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Hamraoui, le terrible témoignage

Hamraoui, le terrible témoignage

Longuement interrogée dans les colonnes de Paris-Match, Kheira Hamraoui est revenue sur l’agression dont elle a été victime en novembre dernier et les mois qui ont suivi.

L’enquête sur l’agression de Kheira Hamraoui continue d’avancer. Mercredi, un cinquième individu placé en garde à vue en début de semaine a été mis en examen et incarcéré tandis que Le Parisien révélait que l’un des quatre premiers prévenus était passé aux aveux. Autant d’avancées que la milieu de terrain du PSG vit forcément comme un soulagement. L’ancienne Barcelonaise n’en reste pas moins marquée au fer rouge comme en témoignage son récit livré dans Paris-Match.

« Nous venions de terminer un dîner avec l’équipe féminine du PSG, au Chalet des îles, dans le bois de Boulogne, raconte-t-elle. La soirée avait été sympa. Aminata Diallo avait insisté la veille pour nous raccompagner en voiture, déposant en premier notre camarade Sakina Karchaoui, ce qui n’était pas cohérent avec le parcours. Quelques minutes plus tard, alors que le véhicule est engagé dans une rue étroite, deux hommes cagoulés surgissent », s’est-elle remémorée, ajoutant : « L’un m’extirpe de l’habitacle en me tirant brutalement par la chemise. Il me traîne au sol, m’insulte. J’étais en jupe et collant, j’ai eu très peur. J’imaginais un vol, j’ai tendu mon sac, mon téléphone, ma montre. En vain. Quand il a sorti sa barre de fer, cachée sous sa veste, j’ai cru voir un grand couteau… J’étais persuadée qu’il allait me tuer. Je l’ai supplié de me laisser, mais il n’entendait rien, il visait mes jambes, tapant de toutes ses forces. Je me débattais, me protégeais avec ma main. Je me souviens de cette douleur, atroce. » 

Un calvaire infernal, irréel

Près d’un an après, les images de cette agression continuent de la hanter. « Aujourd’hui encore, je suis sonnée. J’ai perdu l’appétit et presque 6 kilos. Le jour, je crains une nouvelle agression. La nuit, j’ai le sommeil léger, agité par des cauchemars qui reviennent en boucle. Ma famille et mes amis me soutiennent, mais je vis un calvaire infernal, irréel », a-t-elle confié, expliquant avoir recours à « une spécialiste » pour l’aider « à vivre avec ce traumatisme ».

Et la reconstruction a été d’autant plus difficile qu’elle a été ostracisée par la plupart de ses coéquipières, qui avaient pris fait et cause pour Aminata Diallo, sa bourreau. « Je ne me suis jamais plainte malgré mon désarroi, je ne voulais pas polluer mes équipières. Mais certaines refusaient de me passer le ballon. Jusqu’en juin, je m’entraînais chaque jour avec Aminata (Diallo) à qui je ne parlais plus. Terrible. D’autant plus que je n’ai jamais eu le sentiment qu’elle regrettait quelque chose », a-t-elle ajouté.

Pauline Schmitt

Written by Pauline Schmitt

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