Ferme et rigoureux quant à ses principes de jeu, Luis Enrique prend incontestablement un risque.
Longtemps a pu être reproché au PSG de ne pas avoir de fond de jeu. Depuis Carlo Ancelotti et Laurent Blanc, les coaches se sont succédés à Paris sans franchement briller par leurs stratégies. Luis Enrique, lui, a des principes de jeu bien établis. Des idées arrêtées déjà observées en championnat de France alors que le club de la capitale a dû partager les points avec Lorient (0-0 au Parc) et Toulouse (1-1 au Stadium).
« Nous avons une idée de jeu, c’est d’être l’équipe qui domine, qui prive l’adversaire de ballon, d’espace d’expression sur le terrain, souffle le technicien espagnol dans un entretien accordé au site officiel du PSG. Nous voulons nous accaparer le ballon, le récupérer rapidement et le conserver. C’est comme à l’école. S’il y a un ballon, il est pour toi ou ton adversaire. Le ballon est pour nous, et à partir de là, on essaie d’imposer notre domination sur la rencontre sans jamais dévier de cette idée. On joue avec cette idée durant toute la partie. Après, on gagne, on perd, on fait match nul, cela dépend de l’adversité. Mais il y a des principes intangibles. On ne peut pas juste dire: « Allez, allons-y et voyons ce qui se passe ». Non, ce n’est pas notre objectif, l’équipe doit toujours jouer de la même façon sur chaque terrain, à chaque match, dans n’importe quel stade, quelle que soit la compétition. »
77% de possession pour deux nuls
Depuis le début de la saison, le PSG en effet confisque le ballon à ses adversaires, avec une possession de balle moyenne de 77%. Bien plus que les deux autres équipes qui se distinguent en la matière: l’OL (64%) et le Losc (62%). Oui mais voilà, posséder n’est pas gagner. Lyon, déjà lesté par deux revers, peut en attester. Et Paris face aux Merlus comme aux Violets a clairement manqué d’impact et de folie. A Toulouse, certes, les entrées en jeu en seconde période de Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé ont dynamisé l’équipe. Mais Luis Enrique n’a pas apprécié le spectacle pour autant, déplorant le déséquilibre dès lors créé et le manque de maîtrise de sa formation.
« Ce n’est pas parce que vous avez des préceptes généraux que vous jouez toujours de la même façon, prend-il soin de préciser ce mercredi. On essaie de dominer le match, et de ne pas subir. On essaie toujours d’imposer notre pression à l’adversaire pour qu’il n’ait pas le temps de s’organiser. Et à partir de là, nous attaquons de différentes manières. On occupe les espaces, on alterne entre les positions dans le but d’être imprévisibles. C’est l’objectif. Parfois nous attaquons avec un joueur excentré, une autre fois avec un milieu de terrain, la fois suivante en s’appuyant sur un attaquant de pointe. Le ballon doit vivre et les joueurs occuper différents espaces sur le terrain. » A bon entendeur…