in

"Messi est mon voisin, il est heureux à Paris" (exclu)

Réputé pour ses avis tranchés, Gilles Favard s’est livré en exclusivité pour Sports.fr au sujet de l’actualité du PSG. L’ancien consultant de La Chaîne L’Equipe aborde également la polémique autour du ramadan au FC Nantes ainsi que son expérience dans TPMP. Entretien.

Gilles, le PSG peut-il réellement perdre son titre de champion de France ? Oui ! Avec ce qu’il se passe actuellement dans ce club, c’est tout à fait possible. Évidemment, je n’aurais pas dit ça il y a un mois. Le PSG se trouve englué dans une dynamique de défaites. C’est un club sans tête, sans leader, un peu comme un bateau sans gouvernail. Les joueurs cadres ne sont plus cadres de rien du tout. C’est l’échec de toute une saison. Dimanche soir, contre Lyon, ils n’ont même pas eu une seule occasion. Ils sont plats, l’électroencéphalogramme est à zéro. Le recrutement a été mauvais, certains joueurs, comme Verratti, sont à 20% de ce qu’ils valent réellement.

Que doit faire le PSG avec Christophe Galtier ? Je ne suis pas favorable à l’idée de changer le coach. Ça ne résoudra rien. Dire constamment que l’entraîneur va sauter, cela affaiblit le vestiaire. Si Galtier était remplacé maintenant, il n’y aurait pas d’électrochoc comme certains semblent le croire. Messi se mettrait-il à mieux jouer parce qu’un intérimaire arrive ? Je ne crois pas. L’électrochoc peut se produire dans des clubs comme Montpellier, pas dans un club avec des stars mondiales.

Êtes-vous favorable à une éventuelle prolongation de contrat de Lionel Messi ? Je suis très partagé sur cette question. Mais comme c’est un génie intégral du foot, on ne peut pas dire du mal de lui… Lors de ses dernières saisons à Barcelone, il était déjà moins bien. Et puis, il y a eu la décompression inévitable suite à la Coupe du monde. Après, s’il doit être prolongé, il faut surtout voir à quel prix et dans quelles conditions. C’est quelque chose qui va se décider à Doha. Il ne faut pas oublier que c’est le plus gros vendeur de maillots au monde, ça compte beaucoup. En tout cas, il se sent très bien à Paris, sa femme et ses enfants sont très heureux d’être dans cette ville. Je suis bien placé pour le savoir étant donné que ce sont mes voisins.

« Pour les Qataris, le PSG, c’est peanuts »

Comprenez-vous qu’un tel joueur se fasse siffler au Parc des Princes ? Il se fait surtout siffler parce qu’il est argentin. C’est aussi parce qu’il a un côté « je-m’en-foutisme », même si je suis sûr qu’il ne s’en fout pas. Il faudrait le connaître pour savoir réellement ce qu’il pense. Après, quand vous gagnez des salaires comme le sien, il faut accepter d’être sifflé. C’est la vie des artistes. Et que dire de Mbappé qui n’est pas sifflé alors qu’il est nul depuis deux matches ?

Pourquoi Nasser Al-Khelaïfi semble-t-il être intouchable à son poste ? Mais comment pouvez-vous penser qu’il pourrait être viré ? C’est l’homme de confiance du Prince, ce n’est pas Olivier Létang ou Saïd Chabane. Pour les Qataris, le PSG, c’est « peanuts », c’est juste une porte d’entrée. Perdre 100 ou 200 millions d’euros, ce n’est rien pour eux. Les relations économiques et diplomatiques sont importantes entre le Qatar et la France, ils ne veulent juste pas passer pour des clowns.

Que pensez-vous de la polémique autour du ramadan au FC Nantes ? Pour moi, il n’y a pas de polémique. Quand vous n’avez pas mangé et pas bu, comment vous sentez-vous ? Plus faible. Donc vous avez la réponse. Justement, quand j’étais conseiller sportif au FC Nantes, j’en avais parlé avec certains joueurs. Je me souviens de Djamel Abdoun qui était très religieux et qui ne voulait pas casser le jeûne. Gernot Rohr l’avait tout de même fait jouer.

« Verdez, je ne l’avais jamais vu avant TPMP »

Vous avez souvent été invité dans TPMP la saison dernière. Pourquoi ne vous voit-on plus du tout dans cette émission ? J’ai 71 ans. Je veux bien m’amuser peu à la télé comme je l’ai fait pendant de nombreuses années sur La Chaîne L’Equipe. C’était moins le cas dans TPMP. Parler de l’actualité quotidienne ne me concerne pas. Je ne suis pas la personne la plus légitime pour ça. Je ne me vois pas commenter les faits divers par exemple. Si je m’étais retrouvé en face du père du jeune qui a frappé une grand-mère pour lui voler dix euros, je l’aurais sûrement insulté.

Vos clashs avec Gilles Verdez ressemblaient à de la mise en scène. C’était le cas ? Pas du tout ! Gilles Verdez, je le connais de nom depuis 40 ans. Pour un mec comme moi qui a travaillé dans le foot toute ma vie, je ne l’avais jamais vu. Dans TPMP, il m’a « déglingué » car il était pote avec Yoann Riou. Bon, ça ne m’a pas fait trop plaisir de me faire traiter de soûlard et d’escroc. Je n’ai été condamné qu’une seule fois pourtant. Et je n’ai tué personne, ni violé personne.

Quelle est votre actualité ? Pour le moment, TPMP c’est au point mort. De temps en temps, des journalistes comme vous me sollicitent pour des interviews. Mais j’ai décidé d’être moins présent sur le plan médiatique. Il faut dire que je suis arrivé un peu par hasard dans ce milieu. J’ai amusé tout le monde sauf Laurent Prud’homme (Ndlr, Directeur du groupe L’Equipe).

What do you think?