Pauline Schmitt 
Agressée à la barre de fer le 4 novembre 2021, Kheira Hamraoui a évoqué les semaines et les mois qui ont suivi. Avec des questions à la clé.
Il y a plus de dix mois, la vie de Kheira Hamraoui basculait. Alors qu’elle rentrait d’une soirée passée en compagnie de joueuses du Paris Saint-Germain, la jeune femme a été sortie du véhicule conduit par sa coéquipière Aminata Diallo et dans lequel elle se trouvait, avant d’être violemment frappée à la barre de fer. Une enquête a rapidement été ouverte, et Diallo a été entendue une première fois en garde à vue, avant d’être relâchée sans la moindre charge contre elle. De son côté, Hamraoui a dû faire avec des révélations sur sa vie privée, une campagne à charge sur les réseaux sociaux, et même une ostracisation au PSG, certaines de ces coéquipières ayant ouvertement pris fait et cause pour Diallo. Puis, les choses ont de nouveau basculé en ce mois de septembre, puisque cette dernière a de nouveau été placée en garde à vue, incarcérée provisoirement et finalement libérée tout en étant placée sous contrôle judiciaire. Une issue qui n’a pas vraiment étonné Kheira Hamraoui.
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Présente ce vendredi sur le plateau de BFM TV, la milieu de terrain du PSG a expliqué qu’elle avait commencé à se douter de quelque chose à un moment bien précis. « Quand j’ai un peu vu cette cabale médiatique un peu surprenante qui était à mon encontre, j’ai compris qu’il y avait un truc qui était louche. Je ne pouvais pas passer de victime à coupable du jour au lendemain parce qu’il ne faut pas oublier que je me suis fait tabasser par des hommes cagoulés à coups de barre de fer et qu’une semaine après on me fait passer pour la coupable. Avec le temps, quand on avance, on se dit qu’il y a des choses pas très claires, et c’est ça que je voulais comprendre. » En ce fameux mois de novembre 2021, deux semaines seulement après l’agression, Aminata Diallo (qui demeure présumée innocente à ce jour), s’affichait notamment au côté de Kylian Mbappé, tandis que de son côté, Kheira Hamraoui voyait sa vie privée et sa relation avec Eric Abidal exposée dans les médias.
« Je mérite un peu de respect »
Aujourd’hui, la jeune femme de trente-deux ans aspire à rejouer au football, mais le chemin parait encore long. Comme elle l’a confirmé ce vendredi, le Paris Saint-Germain ne lui permettait jusqu’à présent pas de s’entraîner avec le reste du groupe. Pire, le numéro de Kheira Hamraoui a même été donné à une autre joueuse, sans que celle-ci ne soit prévenue. « Hier, quand je vais voir un match de mes coéquipières (…), je regarde le match, j’étais hyper contente, et quand je vois, parce que je ne m’en suis pas rendue compte de suite, qu’on avait donné mon numéro de maillot, (…), là je pense que ma soirée a été détruite. Sans me consulter. Aujourd’hui, avec l’expérience et le palmarès que j’ai, je mérite quand même un peu de respect. »